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Les Ronds de Sorcières
Chacun dit avoir remarqué dans les prairies des cercles d'herbe plus verte, où les champignons semblent pousser plus volontiers. Ces cercles ont donné lieu à toutes sortes de légendes. Au Moyen-Âge, on croyait que c'était la trace des danses des sorcières. La réalité est plus simple.
En effet , quand un mycélium s'installe dans la prairie, la première année, il fructifie là où il est. Mais il épuise le sol à cet  endroit ; comme il est vivace, pour trouver une nourriture nouvelle, il va s'étendre sur son pourtour, pendant qu'il abandonne l'endroit qu'il a épuisé. Il fructifiera sur cette petite ceinture, et l'année suivante, il s'étendra encore un peu plus loin sur son pourtour et  ainsi de suite tous les ans. Et comme les mycéliums concentrent des nitrites, ces nitrites servent d'engrais et font pousser une herbe plus drue et plus verte là où le champignon n'est plus et cette herbe signale le cercle de très loin.
Certains de ces cercles peuvent durer très longtemps, et on en signale dans les grandes prairies des USA ou dans les steppes des pays de l'Est, qui ont un ou deux kilomètres de diamètre !
Cela veut dire qu'ils sont vieux de plusieurs siècles, puisque leur progression est de 20 à 30 cm par an. Le champignon est éphémère mais le mycélium, lui, est pratiquement immortel, sauf accident.
Les champignons poussent aussi en cercles dans les forêts, mais là, on ne peut s'en apercevoir qu'au moment de leur fructification, car aucune herbe verte ne les trahit.
On remarquera aussi que les cercles de champignons deviennent de plus en plus rares dans les prairies ; cette disparition est due aux engrais chimiques. Un épandage change brutalement la nature chimique du sol, et les mycéliums qui sont sans doute très exclusifs quant à la nature du terrain, en meurent aussitôt.
C'est ainsi que beaucoup d'espèces de champignons des prés, autrefois communes, sont devenues introuvables.

Et l'on voit que les champignons n'ont pas de rôle magique dans la nature mais que, comme tout domaine naturel, le monde des champignons est fascinant.





Pousser comme un Champignon
On dit familièrement   « pousser comme un champignon », et il  est vrai que beaucoup d'espèces ont une croissance extrêmement rapide. Mais il ne faut pas généraliser. Ainsi une Chanterelle, depuis le moment où apparaît sur le sol le petit bouton jaune jusqu'au jour où elle sera adulte, peut pousser pendant une quinzaine de jours. En revanche, certains Coprins éclosent en une heure ou deux et ne durent pas davantage. Cependant, il semble que la croissance soit continue ; un champignon qui est contrarié dans sa pousse par un facteur quelconque ne la reprendra pas quand les conditions redeviendront favorable. On peut dire que le champignon « pousse d'un coup », le « coup » étant souvent court, parfois plus long, mais pas fractionné. Ce phénomène semble une règle dans le règne végétal ; ainsi, les fruits ne mûrissent pas « à l'occasion » ou de temps en temps, mais le long d'un processus continu ; par exemple, les melons commencent leur maturation à une certaine température minimale; si celle-ci tombe sous la valeur voulue, la maturation s'arrête et ne reprendra pas même si la bonne températur
La dissémination des Champignons
Les champignons produisent une quantité prodigieuse de spores. Ainsi a-t-on calculé que le Polypore, appelé Ganoderma applanatum, était capable d'émettre un milliard de milliards  de spores en 24 heures ! Elles sont si nombreuses qu'elles se répandent autour du champignon et sur son chapeau, sous la forme d'une épaisse farine brune. Quand on sait qu'une spore pèse un centième de milligramme, on hésite à faire le calcul...
Mais ces spores devront trouver un endroit propice à leur germination, à leur installation, à leur développement, puis à leur fructification. On  a pu percer certains de ces secrets en laboratoire. On récolte des spores d'une façon absolument aseptique, on les met à germer dans des tubes sur un milieu gélosé, et on observe l'évolution des germinations obtenues. C'est ainsi qu'on a pu voir que dans la plupart des cas une spore seule donne un mycélium normal et définitif, capable de vivre, de grandir, et de fructifier à son tour. Mais il se présente dans cette technique des difficultés souvent insurmontables. Les spores de beaucoup d'espèces refusent de germer.
C'est ainsi que celles des Amanites et des Bolets sont absolument rétives à toute espèce de culture. Au contraire, celles des Psaliottes, des Coprins et de beaucoup d'autres genres, sont assez dociles et permettent des observations intéressantes. Les espèces où la conjugaison de deux spores est nécessaire sont dites bipolaires ; quand il en faut quatre, on les dit tétrapolaires. Il est cependant  très difficile d'obtenir des fructifications. C'est seulement quand on connaît parfaitement le substratum dont une espèce a besoin qu'on peut espérer aboutir à des carpophores.
C'est pourquoi le champignon de couche est si facile à cultiver, parce que  son milieu nécessaire est bien connu et aisé à obtenir. D'autres espèces qui croissent sur le bois, comme les Pleurotes, sont dans le même cas. Il suffit d'obtenir en laboratoire des mycéliums purs et de les transplanter sur des tranches de peuplier pour être sûr d'obtenir une fructification. De même en Extrême-Orient, on cultive industriellement le « champignon parfumé » des restaurants chinois sur des lattes de chêne préparées à cet effet. Quant aux champignons mycorhiziques, qui vivent en symbiose avec les racines des arbres, leur culture est  impossible, car la plupart se refusent à germer; d'autre part on ne connaît les conditions dans lesquelles ils peuvents s'attacher à l'arbre qui leur sert de support. C'est ainsi que jusqu'à présent il apparaît impossible de tenter la culture des Oronges ou des Cèpes. Ils poussent où ils veulent et quand ils veulent.
Une exception toutefois : les trufficulteurs ont réussi à « mycorhizer » les jeunes chênes au moment de leur germination. Les jeunes arbres ainsi traités sont ensuite mis en terre, et au bout  de quelques années on voit apparaître les premières truffes. C'est ainsi que se régénèrent actuellement les truffières du Midi, qui furent en perte de productivité depuis le début du XXème siècle. D'autres champignons se comportent en parasites des arbres. Nous avons tous vu émerger du tronc d'un arbre un « amadou » d'une espèce ou d'une autre. Presque toujours, le champignon a pu s'implanter dans l'arbre à la faveur d'une blessure dans laquelle se sont déposées des spores qui s'y sont développés. Le mycélium n'a plus alors qu'à gagner le bois inférieur, à l'assimiler et à le réduire en une masse molle, qui provoque son écroulement.
Il faut donc distinguer parmi tous les champignons ceux qui vivent de matières mortes, feuilles mortes, bois mort, terreau, fumier, etc. On les appelle saprophytes. Un grand nombre de genres, comme les Psaliottes auxquelles se rattache le champignon de couche, en font partie. Viennent ensuite les parasites. Ils se réduisent à quelques espèces  de Polypores, de Pholiottes et d'Armiliaires ; beaucoup se contentent aussi bien de bois mort que de bois vivant.
Et enfin les mycorhiziques qui vivent en symbiose avec les arbres ou les herbes, comme les Bolets et les Amanites entre autres. Certains de ces mychoriziques sont attachés à un seul arbre. Certains Bolets ne croissent que sous les pins ; les Oronges ne poussent que sous les chênes ou les châtaigniers, certains Hygrophores ne viennent que sous les chênes, d'autres que sous les hêtres, d'autres sous les hêtraies-sapinières comme l'Hygrophore de mars. Mais certaines espèces sont ubiquistes. C'est ainsi que l'Amanite rougissante (A. rubescens ) accepte tous les arbres, conifères et feuillus. De même les Chanterelles se trouvent sous tous les arbres, mais il est probable que chaque essence nourrit une « race » particulière. Car si toutes les chanterelles se ressemblent, elles changent de physionomie selon l'arbre qui l'héberge.
On pourrait noter encore que les peupliers et les saules ont à leur service plusieurs espèces qu'on ne trouve pas ailleurs, et en général, les espèces des autres arbres ne s'y rencontrent  pas. Il est probable que le chimisme de chaque arbre a ses particularités,  qui sont compatibles avec telle ou telle espèce. Il y a là toute une série d'observations que chacun peut faire dans la nature et qui sont à la fois passionnantes et instructives.
e est de retour. Ceci explique la profusion de fruits mal mûris que l'on trouve sur le marché et le meilleur goût d'un fruit cueilli sur l'arbre. Et puis il y a les champignons qui vivent plusieurs années. Certains Polypores peuvent durer trente ans ou davantage sur l'arbre auquel ils sont attachés. Ils grandissent un peu tous les ans, et finissent parfois par être énormes.

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Les Spores Sp notés + et - sont ainsi désignés car on ne peut pas parler de sexe des spores. Chaque spore peut se reproduire indéfiniment en un Mycélium primaire P formé de cellules enfermant chacune un seul noyau. Lorsque "par hasard" deux mycéliums primaires de "sexes", ou de "signes" différents se rencontrent, ils peuvent fusionner en un mycélium secondaire en F et c'est là que les choses deviennent intéressantes pour nous ramasseurs car alors ce mycélium secondaire peut, comme lorsqu'il était primaire, se reproduire indéfiniment  en S ou "choisir", lorsque les conditions nécessaires sont remplies (on verra comment plus tard), "pousser comme un champignon", c'est à dire construire un Carpophore  en s'agençant de telle manière à former  un "objet" nouveau savamment ordonné en un pied St et un chapeau H ou tout autre forme. La forme qui apparaît est "programmée" au niveau de l'ADN : un mycélium de truffe fera toujours des truffes comme un mycélium de pleurote fera toujours des pleurotes (pour citer deux champignons dont on contrôle plus ou moins la culture). L'agencement des cellules du mycélium conduit à la construction d'Hyphes". Puis "au bout" de certaines hyphes, se forment des sacs, Basides B ou Asques qui contiennent de nouvelles spores qui retourneront tout simplement à la terre.